Mon Visa 2015
Vingt ans de collaboration avec le magazine Paris-Match et je n’étais jamais venu à Perpignan pour le festival international Visa pour L’image. J’ai comblé cette lacune et me suis rendu pour une semaine à la Mecque du photo journalisme. « Une semaine mais personne ne fait ça » me rétorque étonnée la rédactrice en chef d’un magazine de photo reportage ! Pas moins de 26 expositions présentent dans des lieux magnifiques des photographies poignantes témoignant de ce qui se passe sur la planète. En ville déambulent des populations bien différentes.
Les accrédités arborant un badge rouge autour du cou et bracelet autour du poignet et les autres. Ne croyez pas que ces signes témoignent d’un degré d’intérêt pour les expositions ou conférences !
Il y a les vrais pros, ceux du terrain et ceux des bureaux, les premiers souvent plus humbles et humains que les seconds forcés d’exister par procuration mais sans qui le travail des premiers ne verrait pas le jour donc respect aux deux. Il y a les jeunes qui avec peu de moyens, une faible expérience du métier et des pays visités prennent des risques inconsidérés dans l’espoir de se voir publier ou d’obtenir un prix. « Tu comprends 200 dollars par jour pour payer un fixer je ne peux pas. » Ceux-ci assis par terre font la queue au palais des congrès pour présenter leurs port-folios et assistent aux projections en présence des photographes et leur posent leurs questions sur le métier et ses conditions de travail.
De nombreux touristes avec leur appareil photographique en bandoulière fans d’expositions et avides de conseils et d’histoires vivement le grand reportage avec émerveillement. Le soir tout ce monde peut cohabiter dans deux lieux pour la projection journalière en plein air. Le Campo Santo, l’arène ou le matador Jean-François officie. Deux portes pour y accéder selon votre badge, invitation et/ou patience.
Siège en gradin et vue magnifique sur l’arrière de la cathédrale. L’ambiance y est religieuse ! L’alternative est de suivre la projection retransmise en simultané place de la République. J’ai entendu dire, « là c’est pour la plèbe ! » en réalité de nombreux pros et accrédités préfèrent cette seconde solution car ils peuvent consommer, manger des tapas et n’étant pas parqués peuvent quitter la projection quand ils le souhaitent. Ceux qui choisissent cette solution sont la pour voir et non pour être vus !